Sur les réseaux nous voyons beaucoup de débats sur le montant de la dote ou la forme que doit prendre la fête de mariage ou encore la couleur du hijab. Mais à côté de ces questions secondaires, peu parmi les musulmans connaissent la question fondamentale des droits et devoirs des époux en Islam.Voici donc une liste non-exhaustive de ces droits et devoirs :
Les droits de l’époux sur l’épouse :
1- La femme doit obéir à son mari dans le convenable :
Ce droit découle de ce qu’Allah a donné au mari (et au père) au sein du foyer comme “Qiwama”, c’est à dire le leadership ou bien la responsabilité sur la famille. Cette Qiwama se fonde sur deux piliers exposés dans ce verset de la sourate des femmes (V.34) :
“Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens.”
Ces deux piliers sont la qualité naturelle qu’Allah a donné aux hommes dans le fait de porter des responsabilités, de prendre des décisions importantes, de protéger la famille des dangers intérieures et extérieurs, physiques et moraux. Et le deuxième est le fait de subvenir aux besoins de la famille.
Par conséquent un homme qui faillirait a remplir une des deux conditions soit en étant irresponsable, ne pouvant pas préserver son foyer ou subvenir à ses besoins perdrait soit partiellement soit totalement cette préférence en fonction de son degré de manquement.
2- Demeurer dans le foyer :
On peut se poser ici légitimement la question : cela signifie t-il que la maison doit devenir une prison pour la femme ou bien cet établissement dans le foyer est relatif ?
Tout d’abord cette obligation découle du verset 33 de sourate Al Ahzab : “Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Jâhiliyah).”
Les savants et les commentateurs ont divergé sur le sens a donner à cette injonction. Sayid Qotb (رحمه الله) dans son explication dit : “Ceci est une indication subtile [aux femmes] pour que le foyer soit la base dans leur vie et leur lieu principal d’établissement”. Cette compréhension semble la plus logique car si l’obligation de rester dans le foyer était absolue, la maison deviendrait plus une prison qu’autre chose ou un centre de rétention. Ce qui confirme cette compréhension, c’est qu’il a été établi que les femmes du prophète (ﷺ) sortaient de leur foyer pour faire ce qu’elles avaient à faire. En fait ce qui est voulu ici c’est que le centre d’intérêt principal de la femme soit son foyer, qu’elle s’en occupe bien, qu’elle le gère et qu’elle y éduque convenablement ses enfants. Que les tâches à l’extérieur du foyer ne soient pas plus importantes ou qu’elles affectent le fait que l’épouse s’occupe de la maison.
3- Préserver son honneur et son argent :
Le mariage est une forteresse et une protection pour les deux époux pour ne pas se lancer tête baissée dans les désirs charnels hors mariages et les turpitudes. Cependant la chose est encore plus grave pour la femme car elle est le symbole de la pudeur et que c’est à travers elle que la lignée est préservée.
Aussi la femme se doit de dépenser l’argent de son mari avec justesse sans tomber dans le gaspillage, ni dans l’avarice selon ses besoins et les besoins du foyer.
Les droits de l’épouse sur l’époux :
1- La traiter d’une bonne manière :
Qu’il soit bon envers la femme dans les paroles, les actes et le comportement cela implique qu’il ne lui fasse pas de mal ni avec la langue, ni par ses actes. Allah – Le très haut – dit : “Et comportez-vous convenablement envers elles. Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien.” Verset 19 – Sourate Les Femmes
Dans un hadith : “Qu’un croyant ne déteste pas une croyante, s’il n’aime pas en elle un comportement, il en aimera un autre”
2- Lui permettre de se préserver des turpitudes :
Il faut que l’homme puisse satisfaire sa femme dans leur relation intime pour qu’elle n’aille pas vers des relations hors mariage. Et les textes sont nombreux dans ce sens.
Aussi l’homme ne doit pas ordonner à sa femme de pratiquer des choses interdites ou dégradantes pour elle d’un point de vue religieux. Et parmi ses devoirs c’est d’avoir une bonne hygiène, de s’embellir pour elle comme il aime qu’elle s’embellisse pour lui.
3- Lui remettre sa dote :
Il est interdit pour l’homme de tromper la femme quand au montant de la dote ou bien de la lui prendre en usant de force ou de stratagème. Parmi les stratagèmes usés par certains arnaqueurs à notre époque, un homme qui promet à la femme une certaine dote, puis ils l’écrivent sur le contrat de mariage mais au moment de lui donner son droit, il lui dit : “ce n’est pas grave, je te donnerai plus tard”. Ensuite il fait en sorte de la divorcer avant de consommer le mariage et demande le retour de la dote (qu’il n’a pas donné) ou de sa moitié comme cela est stipulé dans le contrat.
Le prophète (ﷺ) a dit : “Parmi les plus grands péchés, un homme qui se marie à une femme. Puis lorsqu’il a consommé la mariage, il l’a divorcé et il est parti sans lui donner sa dote”
4- Subvenir aux besoins de l’épouse :
Allah – Le très haut – a assuré à la femme musulmane en contre-partie de son engagement dans le mariage que sa subsistance soit assurée par son mari. Et Il a rendu cela obligatoire pour l’homme. À condition que la femme remplisse également ses obligations. Aussi l’homme est tenu de dépenser en fonction de ses moyens, par conséquent l’épouse ne doit pas lui demander plus ce qu’il ne peut supporter.
5 – Préserver son honneur et sa dignité :
La relation conjugale est une relation basée sur l’amour et l’affection ainsi que sur la miséricorde et la quiétude dans la vie maritale. Et il est du devoir du mari de préserver l’honneur de la femme et sa dignité que ce soit devant sa famille ou bien la sienne. Il lui est donc recommandé de dire du bien d’elle et de faire son éloge devant la famille et la belle famille ceci permet d’augmenter l’amour entre les époux.
Il n’est pas permis à l’homme d’humilier sa femme, de l’insulter ou bien de la gronder en utilisant des mots vulgaire ou rabaissants. Ou bien qu’il l’appelle par des mauvais surnoms.